Mes meilleurs souvenirs de la saison 2014 des mariages
octobre 23
Douze unions cette année. Toutes différentes.
J’ai décidé de me livrer à un petit exercice rétrospectif : et si je ne devais retenir qu’une seule image pour chacun de ces mariages?
Cela ne reflète en rien les préférences de mes clients mais uniquement des moments forts et symboliques à mes yeux. Il s’agit d’une sélection subjective qui, telle un fil de laine sur lequel on tire, déroule une pelote de souvenirs intenses à mes yeux.
Isabelle et Yannick ont mobilisé un véritable Cab londonien pour leur mariage. Cela me rappelait non seulement mon année étudiante à Liverpool mais ajoutait également une petite note “so british” à cette belle journée. La sortie d’église venait de finir (encore un des moments forts où le photographe de mariage doit cogiter et agir très très vite et parfois ne se fier qu’à son instinct), je décidai de prendre un peu de champ histoire de souffler un peu. C’est alors que cette petite fille s’est dirigée vers le taxi. J’ignorais ses intentions mais lorsqu’elle s’est mise à faire mine de pousser la voiture, j’ai immortalisé l’instant. L’image n’est pas parfaite et aurait gagné en efficacité avec une présence plus évidente des mariés au second plan mais elle a un côté à la fois “Move the cab!” et une spontanéité naturelle qui me font sourire. Le diaporama de ce mariage est ici.
Audrey et Marc m’en ont mis plein les mirettes. Non seulement leur journée était placée sous le signe de Mélusine et du médiéval mais tout le monde était costumé. Cerise sur le gâteau, un véritable groupe rock était présent. Bref, autant dire que j’avais là beaucoup de matière photographique. Nous étions en fin d’après-midi, tout le monde profitait de la sérénité du moment lorsque les musiciens ont joué une belle chanson d’amour. Les mariés ont entamé une danse à la fois intime et exposée au regard de tous. Ils étaient dans leur bulle et ce que j’aime dans cette image, c’est ce fugace instant de complicité. Cela illustre parfaitement ma philosophie: à la fois très proche des mariés mais respectueusement distant pour que le naturel et la pudeur soient intacts. Le diaporama est ici.
Magaly et Laurent se sont mariés un jour de forte chaleur. Après la cérémonie en mairie de Bessines, alors qu’à nouveau, je venais d’achever la prise de vues de la sortie, pas de relâche ! Pour ceux qui ne connaissent pas Bessines en proximité de Niort, le village est parsemé de sculptures, une sorte de personnage tout vert dont de l’eau jaillit par tous les orifices. En le croisant, j’avais déjà souvent pensé à une sorte de Manneken Pis local mais jusqu’à ce jour là, je n’avais pas encore eu l’occasion d’illustrer cette pensée… Parfois, on a des images en tête, et elles ne se présentent que tardivement. Et bien on compose de manière presque reptilienne, durant la nanoseconde où l’image apparaît.
Marie et Thomas m’ont fait découvrir l’Abbaye Royale de Celles sur Belle, un somptueux cadre pour les mariages. J’étais entrain de couvrir le cocktail dans le cloître des lieux et je me demandais comment mettre en valeur les belles arcades qui nous entouraient. Je n’aime pas prendre en otage mes mariés et les enlever à leurs invités pour une séance photographique “officielle” qui durerait alors souvent, je prépare une petite mise en scène et je ne sollicite les mariés que durant quelques secondes. En l’occurence, j’ai placé un flash déporté en bout de promenade et j’ai demandé à Marie et Thomas de venir se positionner devant ce flash. Pas la peine d’être plus précis, grâce à notre séance d’engagement, nous n’avions plus besoin de finir nos phrases pour nous comprendre. Le diaporama est ici.
Fanny et Delphine m’ont offert mon premier mariage entre femmes. Outre l’émotion de cette journée, j’avoue avoir été assez stressé. En effet, comment continuer à porter un regard qui respecte à la fois mon point de vue et ne fait pas basculer les clichés vers une sorte de fantasme sur les amours saphiques? C’est au moment où nous allions rentrer en mairie que mes fiancées m’ont rassuré. Gagné à la fois par la concentration pour traiter correctement le contre-jour des mariées qui franchissent le seuil et les doutes exposés précédemment, je les observai se rapprocher. Elles ont alors marqué un petit temps d’arrêt pour un très bel instant de tendresse. Alors qu’elles considéraient un bouquet posé à même le sol, j’ai trouvé qu’elles semblaient former une sorte de coeur. Ni une, ni deux, du haut des marches, j’ai appuyé sur le déclencheur. Le diaporama est ici.
Laura & Thomas se sont unis devant pléthore d’invités. Pour moi, il s’agissait d’un “gros mariage”, à la fois pour le nombre de convives mais également pour la pression que je m’étais mise tout seul. Heureusement, ils ont su me mettre à l’aise et c’est ainsi qu’au moment de la sortie d’église, j’ai pu rester pleinement réceptif aux opportunités qui se présentaient à moi. Là, ils s’apprêtent à partir et le temps d’une fraction de seconde, j’aperçois ce spectateur voisin en second plan. A la fois pour la composition de l’image, pour les petites notes de musique aux abords de la fenêtre et pour ce côté “Y a un mariage dans le village, on regarde le cortège passer”, cette image me plaît beaucoup. Le diaporama est ici.
Amandine & Ludovic ont célébré un mariage mixte. Parce que nous avions là la richesse et le mélange de deux cultures différentes. Je rêve de pouvoir prendre du temps pour photographier l’Afrique. Pour ce mariage, c’est l’Afrique qui est venue à moi. L’allégresse des invités, les moments festifs improvisés ont donné lieu à de nombreuses occasions de réaliser des images éclatantes. A ce moment, une sorte de danse de célébration fut initiée pour s’achever en beauté par la participation des mariés. Le temps que l’ambiance monte encore et encore, j’ai eu tout le loisir de positionner un flash déporté et de danser tout en photographiant. Le diaporama est ici.
Tom et Laure, pas grand chose à raconter. Parce que tout est déjà ici.
Ah, l’ouverture du bal… Alors que la soirée défile, je suis souvent entrain de réaliser un photobooth avec quelques invités dans le studio mobile monté pour l’occasion. Et, toujours et encore, il faut rester vigilant. C’est un peu comme avec les enfants: lorsque l’on n’entend plus rien, quelque chose se trame… Je n’ai eu que quelques secondes (mais cela constitue également tout le charme de mon métier) pour positionner un flash entre les mariés et leurs invités et lorsque les planètes se sont alignées (coeur au laser dans le fond, les mariés dans le bon axe), j’ai pu déclencher.
Il s’agit de l’une des toutes dernières images du mariage de Jessica & Julien. Serein et content du labeur accompli, impatient de traiter les photos, je vois les témoins et amis réaliser 2 tours du parc sur le tracteur-balai avant de rejoindre la salle du dîner. J’avais envie de réaliser un filé (on ralentit fortement la vitesse d’obturation puis on suit le sujet en mouvement). Cette joyeuse parade a pu satisfaire mon souhait et, même si on se demande si la mariée n’est pas entrain de lancer un bouquet imaginaire, j’apprécie ce souvenir et sa dynamique. Parce que j’ai réussi à avoir le pilote net et que l’on aperçoit le château dans l’arrière plan. Le diaporama est ici.
Probablement l’une de mes plus belles réussites (ça fait pompeux, mais je ne sais pas mentir). Deuxième mariage entre femmes. Amandine et Sophie ont bien voulu poser devant ce mur de la crèche voisine alors que la soirée battait son plein. C’est vrai qu’il y a un côté “Elmer l’éléphant” mais pour moi, c’est surtout une sorte de rappel du rainbow flag. Encore un flash déporté masqué par mes mariées et également un peu de composition. Le tout pour un résultat qui respecte leur demande de confidentialité (elles ne souhaitaient pas forcément être reconnues si je devais publier une image) et qui évoque également les figurines qui trônent sur le gâteau de mariage. Une sorte de camée moderne à mes yeux.
J’aime les contre-jours (c’est d’ailleurs peut-être pour cela que je positionne ainsi souvent mes flashes), le modelé sur les silhouettes que cela génère. Aurélie & Matthieu ont été mon dernier mariage de la saison (à moins que vous ne connaissiez un couple qui s’unira cet hiver et qui n’aurait pas encore trouvé son photographe :-). Pour cette raison, même si très concentré sur ma mission, j’étais emprunt d’une sorte de nostalgie qui transparaît quelque peu ici. La solennité de l’instant, lorsque la mariée jette un dernier regard vers l’horizon avant de pénétrer dans la mairie, la composition, tout souligne cet état d’âme que je viens de relater.
En conclusion, à part un immense merci à tous ceux qui m’ont accordé leur confiance et le souhait d’une prochaine saison tout aussi riche, je profite de ce billet pour tourner la page des mariages 2014 et continuer à progresser dans ma discipline et mes intentions.